Les maladies débutent-elles dans l'intestin ?

Publié le 14 Octobre 2021

Bonjour à tous,

"Que ton aliment soit ton seul médicament " disait Hippocrate, il y a plus de deux millénaires. Il affirmait aussi que toutes les maladies débutent dans l'intestin et ce - 400 ans avant JC …

Où est passé ce bon sens alimentaire ?

C'est quoi les intestins ?

Le bol alimentaire appelé chyme entre dans l'intestin grêle et commence un long voyage puisque cet intestin mesure environ 7 m de long. Pendant que la digestion chimique s'effectue, les contractions de l'intestin grêle font avancer les aliments. Ce trajet donne le temps nécessaire aux nutriments pour traverser la paroi et se diffuser dans tout l'organisme. C'est à ce niveau que l'absorption des nutriments est faite et que les entérocytes (cellules de l'intestin) trient et récupèrent les acides aminés, les sucres simples et les acides gras avant de les envoyer vers les vaisseaux lymphatiques et sanguins. Les cellules intestinales sont collées les unes aux autres en "jonctions serrées" et forment ainsi une barrière où seules les macromolécules nécessaires à l'organisme peuvent passées (aliments issus de la digestion, l'eau en grande quantité, et les mineraux) et empêchent la diffusion des bactéries ou des molécules étrangères.

L'intestin grêle ayant absorbé 90% des substances, seuls l'eau restant et les matières indigestes telles que les fibres se retrouvent à l'entrée du gros intestin dont le rôle consiste à récupérer cette eau et à compacter ces matières. Le chyme, solide ou semi-solide se transforme en selles. 

L'intestin poreux ?

Si les cellules de l'intestin (les jonctions serrées) sont altérées, celui-ci n'est plus imperméable et devient poreux. De grosses molécules alimentaires se frayent donc un passage et déclenchent des allergies, des inflammations de l'intestin, des maladies auto-immunes comme par exemple la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique. 

Le syndrome de l'intestin irritable ou côlon irritable se manifeste simplement par des accès de diarrhées ou de constipation accompagnés de douleurs au ventre. Les causes de ce syndrome ne sont pas encore toutes connues mais la médecine pointe tout de même le rôle du stress dans son apparition. 

Les intestins face au stress :

Le stress vient perturber le système nerveux autonome qui contrôle notamment les muscles de l'intestin. Des chercheurs ont observé chez le rat que les entérocytes se trouvaient plus espacés en situation de stress qu'en situation normale, ce qui a pour conséquence de laisser passer dans l'organisme des molécules qui auraient dû être digérées. Ces mêmes molécules ont à leur tour activé les neurones qui envoient des messages au cerveau. C'est ainsi que l'emotion du stress se traduit par des maux de ventre. Le stress peut donc amoindrir le rôle de barrière de l'intestin grêle. Plus précisément chez les humains, le stress entretient des rapports étroits avec certains troubles intestinaux tels que les maladies inflammatoires, le syndrome du côlon irritable, l'ulcère gastro-duodénal et les affections digestives.

Si le stress affecte sans grande surprise le bien-être de nos intestins, il ne saurait être tenu pour seul responsable de tous les maux qu'ils subissent, comme le précise Thomas Uhl dans son livre "Et si je mettais mes intestins au repos ? ". Le stress va de pair avec la mauvaise alimentation qui soumet nos intestins à un travail harassant qui épuise tout l'organisme. Le corps se fatigue, il ne sait plus comment répondre aux nombreuses sollicitations et aux nombreux excès. Il devient alors une proie pour les maladies de civilisation tels que le surpoids et l'obésité mais pas que.

Comment les cellules de l'intestin peuvent être altérées ?

L'intestin grêle est conçu comme une barrière qui permet le passage des petites molécules nécessaires à l'organisme et bloque l'entrée aux molécules indésirables. Entre deux entérocytes se trouve un espace que l'on nomme les jonctions serrées dont le rôle est primordial. Cet espace est un véritable centre de contrôle de la perméabilité de l'intestin. Il est censé être trop étroit pour être franchi par des molécules trop grosses et nocives. Chez les personnes en bonne santé, les cellules intactes jouent bien leur rôle de barrière (quoi que même chez les personnes en bonne santé, l'étanchéité de l'intestin est imparfaite). En revanche, lorsqu'elles sont endommagées, des molécules franchissent la barrière via les jonctions serrées altérées. Celles-ci en se répandant, provoquent alors l'apparition d'allergies ou de maladies auto-immunes ou d'autres maladies.

Cependant, l'hyperméabilité n'est reconnue par la médecine que lorsqu'il y a passage de molécules telles que les protéines alimentaires en quantités excessives et de manière pathologique. Dans son livre Thomas Uhl écrit " Les médecins constatent une augmentation de ce phénomène chez la plupart de leurs patients atteints d'une maladie inflammatoire chronique. Ils observent aussi une hausse des manifestations d'intolérance au lait de vache et au gluten, et remarquent que les migraines dues au lait, au blé et aux œufs peuvent guérir par la suppression de ces aliments."

 Le lait est-il bon pour la santé de nos intestins ?

Le lait est-il bon pour l'être humain ? Le professeur joyeux en parle très bien sur les réseaux sociaux. Les facteurs de croissances contenus dans le lait de vache ont leur place dans ce breuvage qui est naturellement dédié au veau qui doit grandir en un an, tandis que l'homme grandit en une vingtaine d'années. Ces facteurs de croissances sont donc essentiels pour le veau qui pèsera 200 ou 300 kg mais est-ce le cas pour les êtres humains ?

Attention au lait sous toutes ses formes, yaourts, lait, portion de fromage etc. car même s'il est doux au goût et donc paraît alcalin (ou basique) il devient acide lorsqu'il est dans l'estomac. Et la plupart des gens ont très souvent un Ph acide dans leur organisme, surtout les occidentaux. Le corps va alors puiser le calcium du squelette ainsi que celui des dents afin d'équilibrer la surcharge d'acidité.

Plus l'animal est petit (chèvre -brebis) mieux c'est ! Oui, mais ils restent acidifiants quand même. Cependant et afin de modifier ses habitudes lentement, l'achat de fromage de chèvre ou de brebis feront l'objet d'une bonne transition jusqu'à l'arrêt - éventuel - des laitages.

La candidose :

En quantité équilibrée, le Candida albican - ce minuscule champignon présent dans l'intestin - participe à la tâche de l'équilibre de la flore : entretient le bon état de la paroi intestinale, retire le meilleur des aliments lors de la digestion et entretient les défenses naturelles. Dans un microbiote équilibré, levures et bactéries s'autorégulent et chacune a besoin des autres pour se développer harmonieusement. C'est ce qu'on appelle la "symbiose" qui vient du grec et signifie "vivre ensemble". Mais cette harmonie est fragile. Différents facteurs comme une mauvaise alimentation (industrielle) ou certains médicaments, peuvent la détruire. Si vous consommez trop de sucre, vous multipliez les levures qui en raffolent. Les antibiotiques, quant à eux, détruisent les bactéries. Résultat : l'équilibre est rompu et les troubles apparaissent. C'est la dysbiose, le contraire de la symbiose. Quand le Candida albican (levure) domine, il se développe en abondance et colonise l'intestin : les mycoses apparaissent.

Qu'en est-il du gluten ?

L'intolérance au gluten passe pour un phénomène de mode, pourtant la protéine n'est pas nouvelle et l'intolérance connue sous le nom de maladie cœliaque non plus : souvent mal diagnostiquée et sous-estimée. C'est une maladie auto-immune qui se développe quand le gluten colmate - comme de la colle - les villosités des parois intestinales, et limite la bonne absorption des nutriments tels que le calcium et le fer. Le résultat : diarrhée, céphalée mais également des troubles plus graves tels que déminéralisation des os, dysfonctionnement de la thyroïde, déclenchements de maladies auto-immunes, etc. Le seul traitement consiste à suivre un régime sans gluten à vie.

La médecine décrit deux autres types de victime du gluten : les allergiques et les hypersensibles. Ces derniers ne sont pas diagnostiqués positif à la maladie de cœliaque, mais souffrent de maux de ventre, d'eczéma ou d'une fatigue générale après avoir mangé du gluten. Les allergiques, eux, le sont, comme ils pourraient l'être aux cacahuètes.

Et notre mode de vie en général ?

Tous les maux dû à l'alimentation, associée à une mauvaise hygiène de vie et à la sédentarité devraient faire réfléchir au fait de mettre régulièrement les intestins au repos afin de préserver l'organisme. Alimentation saine, activité physique, monodiète, jeûne, méditation, etc. permettent de retrouver un nouvel équilibre de vie.

En résumé : 

Prendre soin de ses intestins et donc de son alimentation ne reflète pas forcément un état hypocondriaque ou une mode passagère mais plutôt une forme de sagesse. La sagesse fait appel au discernement, à l'ouverture d'esprit (soudain-l-eveil), au fait de sortir de l'éducation que l'on a reçue, de nos habitudes bien ancrées et de nos croyances-limitantes. Pourtant le sage est lucide car il ne renonce pas pour autant aux écarts des fêtes familiales, des fêtes de Noël, ou d'une invitation chez des amis. Cette sagesse permet de prendre soin de soi et de ses proches par de nouvelles habitudes alimentaires en prenant conscience de certaines possibilités car les mauvaises habitudes alimentaires et le mode de vie actuel nous tuent à petit feu.

La Naturopathie reste un outil de prévention et le naturopathe un éducateur de santé. A lui de montrer l'exemple.

 

Bien à vous 

 

 

Rédigé par Myriam Neauport

Publié dans #Physique

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